24 Août 2011
HISTOIRES pour l'Explication du Catéchisme à l'usage des Diocèses de France
Quatrième LEÇON: Dieu existe
Martyr du Crucifix.
Le signe de la croix prend sa valeur dans la croix de Jésus-Christ, qui a servi d'instrument à la rédemption du genre humain. Les croix qui bordent.. nos chemins sont donc des signes de croix permanents, dressés pour notre protection, et qui demandent notre respect.
Le Vendéen André Ripoche peut être considéré comme un martyr de la croix.
C'était en 1794. Un détachement des « colonnes infernales » du général Thureau s'était emparé d'une troupe de Vendéens et de leur chef, André Ripoche. Ceux-ci étaient captifs sur la place du village du Bas-Briacé, que surmontait une vieille croix.
— Ripoche, prononça le chef terroriste, tu as été pris les armes à la main ; tu vas être fusillé dans quelques instants, ainsi que tous tes compagnons. Veux-tu avoir la vie sauve et recouvrer la liberté ?
— Qu'est-ce qu'il y a à faire ? demande Ripoche.
— Renverse cette croix élevée ici par le fanatisme et la superstition, et tu pourras immédiatement retourner dans ta maison et y vivre tranquille.
— Otez-moi ces liens, dit-il, et donnez-moi une hache.
A ces mots, les Vendéens prisonniers sont saisis d'effroi ; ils pensent que leur chef va apostasier et porter une main criminelle sur cette croix, devant laquelle il s'est agenouillé tant de fois
pour prier.
A peine a-t-on remis à André sa hache, qu'il s'élance aux pieds de la croix... Mais, au lieu de la frapper, il se dresse devant le signe sacré, fait face aux Bleus, brandit sa hache et s'écrie :
— Malheur à celui qui osera toucher à cette croix!
Les Bleus, irrités de tant d'audace, se précipitent sur André. Le Vendéen manie sa hache avec autant d'adresse que de vigueur, et tient d'abord les ennemis à distance ; mais bientôt, cerné de près, entouré de tous côtés, il ne peut faire face à tous k la fois ; atteint de plusieurs coups de baïonnette, il perd son sang, ses forces diminuent, il laisse retomber l'arme, sen ennemis se jettent sur lui. Le voilà pris, incapable de se défendre et frappé de nouveaux coups. Les bourreaux renouvellent leurs promesses et leurs menaces.
— Abats ta croix, ou tu es mort!
— Jamais, répond le Vendéen, jamais !
La fureur des terroristes ne connaît plus de bornes, et c'est avec des raffinements de cruauté qu'ils consomment le supplice du défenseur de la croix.