Devoirs des enfants et des parents: Maurice de Sully et sa mère.

HISTOIRES pour l'Explication du Catéchisme à l'usage des Diocèses de France

DEUXIÈME PARTIE

Les commandements à pratiquer


TRENTE-ET-UNIÈME LEÇON

Devoirs des enfants et des parents.

TRENTE-DEUXIÈME LEÇON

Devoirs envers la patrie

et l'ensemble des hommes.

Humberge était une pauvre femme du bourg de Sully-sur-Loire, à huit lieues d'Orléans; elle avait élevé péniblement son enfant, et l'on raconte que Maurice, à cet âge, avait même dû mendier pour sa mère et pour lui. Plus tard on l'avait fait étudier aux écoles; il était venu à Paris. Là, il fut prêtre, puis archidiacre de cette métropole, puis évêque : c'est lui qui commença à construire l'église cathédrale Notre-Dame, sous Philippe-Auguste.
Cependant, le bruit de son élévation étant parvenu au fond de son village, Humberge en eut une grande joie; quoique très vieille, elle résolut d'aller voir ce fils illustre, afin de l'embrasser avant de mourir. Elle prit donc son bâton et se mit en route pour Paris, qui était loin, bien loin... Elle arriva enfin, et perdue dans cette grande ville, elle demanda à quelques dames qu'elle rencontra où était la maison de l'évêque. « Et que lui voulez-vous donc? — C'est que je suis sa mère », répondit la paysanne. L'entendant parler ainsi, les bonnes dames commencèrent par la conduire chez elles, et la traitèrent de leur mieux. Puis, voyant qu'elle n'avait que sa pauvre robe de bure, et pensant qu'un si grand prélat serait peu flatté de la recevoir dans un tel accoutrement, elles l'habillèrent à la parisienne, puis la conduisirent vers Maurice.
Aussitôt qu'elle l'aperçut, Humberge courut à lui, les deux bras étendus : « Je suis ta mère! » Mais lui, au contraire, se reculant : « Vous, ma mère? mais je ne puis le croire; car ma mère est une pauvre femme, qui ne porte qu'une robe de bure. » Elle eut beau protester; il fallut que les dames la ramenassent dans leur maison, où elles lui rendirent ses pauvres vêtements et son bâton. C'est en ce costume qu'elle revint près de son fils, lequel l'attendait au milieu d'une très brillante réunion. Dès que l'évêque la vit s'approcher, cette fois, Ôtant son bonnet; il s'empressa vers elle et l'embrassa en lui disant : « Ma mère, maintenant je vous reconnais : vous êtes bien ma mère! »

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