22 Novembre 2013
HISTOIRES pour l'Explication du Catéchisme à l'usage des Diocèses de France
DEUXIÈME PARTIE
TRENTE-HUITIÈME LEÇON : Des vertus en général.
TRENTE-NEUVIÈME LEÇON : Les vertus théologales. La foi.
QUARANTIÈME LEÇON : L'espérance.
Une leçon de choses.
Au quatrième siècle, un jeune homme d'Alexandrie, touché de la grâce, résolut de se retirer au désert pour faire son salut. En conséquence, il s'adressa à un saint solitaire, nommé Macaire, et le supplia de l'admettre au nombre de ses disciples. Le vieillard expérimenté voulut savoir si le postulant aurait la volonté et la docilité nécessaires à la vie religieuse. Pour l'éprouver et en même temps pour l'instruire il lui dit :
— Allez dans la ville la plus proche ; lorsque vous y serez arrivé, vous vous rendrez au cimetière, et là, vous adressant aux morts, vous leur direz tout te qu'un homme peut dire de plus injurieux et de plus sanglant à des hommes.
L'épreuve paraissait singulière. Néanmoins le jeune homme obéit exactement, et puis revint.
— Eh bien! lui dit Macaire, qu'ont dit les morts ?
— Ils n'ont rien dit.
— Alors retournez à la ville, rendez-vous, de nouveau au cimetière, et faites-en le tour en chantant les louanges de ceux qui sont morts.
Le postulant obéit et revint.
— Cette fois, lui demanda le religieux, qu'ont dit les morts ?
— Ils n'ont rien dit, répondit le jeune homme
— Eh bien ! reprit le vieillard, profitez de la leçon. Quand vous aurez acquis, pour les jugements des hommes, l'indifférence des morts, vous aurez trouvé la sagesse.