La grâce:La conversion de saint Augustin

La grâce:La conversion de saint Augustin

HISTOIRES pour l'Explication du Catéchisme à l'usage des Diocèses de France

TROISIÈME PARTIE

Les Sacrements à recevoir

QUARANTE-SIXIÈME LEÇON

La grâce en général.

QUARANTE-SEPTIÈME LEÇON

La grâce sanctifiante.

QUARANTE-HUITIÈME LEÇON

La grâce actuelle.


La conversion de saint Augustin

Un exemple célèbre de ces poursuites de la grâce nous est fourni par l'histoire de la conversion de saint Augustin. Celle-ci nous montre, en même temps, combien s'accroît l'efficacité de la grâce, lorsque celui à qui elle s'adresse ne lui oppose pas une résistance opiniâtre, mais qu'il la laisse opérer en lui.
Depuis longtemps la mère d'Augustin, sainte Monique, ne cessait de prier et de verser des larmes amères pour obtenir sa conversion. Enfin sa prière fut exaucée. Augustin venait de quitter Rome, où il s'était fait remarquer par les brillantes qualités de son esprit, mais aussi par sa mauvaise conduite, et s'était rendu à Milan pour assister aux sermons de saint Ambroise, évêque de cette ville.
Augustin écoutait assidûment ses prédications, mais seulement pour la beauté du style et pour s'assurer si son éloquence répondait à sa réputation Il était charmé de la suavité de son langage, cependant il ne faisait aucune attention aux choses que disait saint Ambroise ; toutefois, sans qu'il y prît garde, la doctrine pénétrait insensiblement dans son esprit avec les paroles : la grâce allait triompher entièrement.
Frappé d'étonnement à la vue de tant de généreux chrétiens qui avaient foulé aux pieds les plaisirs terrestres pour se vouer tout entier au service de Jésus-Christ, il rougit de ses désordres et de sa lâcheté et il lui dit avec émotion :

« — Quoi, des ignorants viennent ravir le ciel et nous avec notre science, nous restons plongés dans la matière!

Alype le regarda, sans rien dire, on le suivit dans le jardin où l'emportait le mouvement qui l'agitait. Augustin frémissait d'indignation et ne pouvait se résoudre à ce qui semblait ne dépendre que de sa volonté : il se frappait le front, s'adressant à un de ses amis. Alype ne le quittait point et attendait en silence l'issue de cette scène extraordinaire. Au milieu de ses pleurs, Augustin entendit sortir de la maison voisine une voix qui répétait souvent en chantant :
— Prenez, lisez! Prenez, lisez!
Alors il s'arrêta de pleurer, sans pouvoir penser autre chose, sinon que Dieu lui commandait de lire les Epîtres de saint Paul. Il retourna aussitôt vers Alype, prit le livre et l'ouvrant au hasard, il lut ces paroles :
« Ne passez pas votre vie dans les festins et l'ivrognerie ni dans le vice et l'impureté, ni dans les querelles et la jalousie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ et ne cherchez point à contenter la chair dans ses convoitises. »
Il n'en lut pas davantage, car aussitôt toutes ses incertitudes se dissipèrent.

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