Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ : Le Missionnaire et le Japonais.

HISTOIRES pour l'Explication du Catéchisme à l'usage des Diocèses de France

TREIZIÈME LEÇON : Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Le Missionnaire et le Japonais.

Dans un train, je récitais mon bréviaire et j'avais sous les yeux une belle image de Notre-Dame des Victoires. Mon voisin de gauche, qui la regardait depuis un bon moment, me dit tout à coup :
« Ça, c'est sans doute votre femme ?
— Non, Monsieur, lui répondis-je, c'est ma Mère.
— Ah ! Et ce joli petit enfant qu'elle tient dans ses bras, c'est votre frère cadet
— Non pas, Monsieur, c'est mon frère aîné. »
Vous voyez d'ici la figure qu'il dut faire. Il resta un moment silencieux, comme pour essayer de comprendre l'énigme. Puis, comme s'il avait deviné :
« Alors, c'est sa photographie de quand il était petit ?
— Oui, Monsieur.
— Et quel âge a-t-il maintenant ?
— Il y a dix-huit siècles qu'il est mort ! »
Pour le coup, mon pauvre voisin crut que je me moquais de lui. Il se prit à rire et moi aussi. « Comment trouvez-vous ma mère ?
— Elle est superbe !
— Oui, Monsieur, ajoutai-je, il n'y eut jamais sur la terre de femme plus belle, plus pure, et plus sainte. Et cette femme, tout le monde la connaît et la vénère : c'est la Reine de la terre et du ciel : on l'appelle Marie. » Et alors, à mon homme de plus en plus ébahi, j'expliquai de mon mieux le mystère du Christ et de sa Mère. Il m'écoutait en silence et avec attention. Malheureusement, il fallut bientôt nous quitter : le train venait de rentrer en gare.
Qui sait si la bonne, Mère dont les traits ont fixé un moment l'attention de ce pauvre païen, qui a daigné la trouver belle et gracieuse, gracieux et beau le Divin Enfant qu'elle tient dans ses bras, en reconnaissance de ce loyal hommage, ne trouva pas au fond de son cœur maternel quelque grâce qui ouvrira les portes du paradis à son inconscient admirateur ? (Un missionnaire).