2 Juillet 2013
« Il ne faut nullement répondre ni faire semblant d'entendre ce que l'ennemi dit; qu'il clabaude tant qu'il voudra à la porte, il ne faut pas seulement dire: qui va là ? Il est vrai, ce me direz-vous, mais il m'importune, et son bruit fait que ceux du dedans ne s'entendent pas les uns les autres à deviser. C'est tout un ; patience, il se faut parler par signes; il se faut prosterner devant Dieu et demeurer là devant ses pieds ; il entendra bien, par cette humble contenance, que vous êtes sienne et que vous voulez son secours, encore que vous ne puissiez pas parler. Mais surtout tenez-vous bien fermée dedans, et n'ouvrez nullement la porte, ni pour voir qui c'est ni pour chasser cet importun ; enfin il se lassera de crier et vous laissera en paix ... C'est cependant un très bon signe que l'ennemi batte et tempête à la porte, car c'est signe qu'il n'a pas ce qu'il veut. S'il l'avait eu, il ne crierait plus; il entrerait et s'arrêterait. Notez cela pour ne point entrer en scrupule ..."
(Saint François de Sales, lettre 234 à sainte Chantal, 14 oct. 1604)