24 Juin 2011
Pascal Baylon (1540-1592), un autre berger espagnol devenu également franciscain, se distinguait par une semblable piété. Dès l'âge de douze ans, il aimait s'isoler pour prier : « Tout en gardant
ses brebis, il sculpta un jour un crucifix très bien réalisé et y accola une image de la Vierge. Il le plantait dans le sol en guise d'oratoire ambulant » (283). A l'âge de quinze ans, il savait
déjà qu'il voulait être moine franciscain, et ses compagnons s'édifiaient à son contact. Son ami Juan Campos, qui gardait les moutons avec lui à Torrehermosilla, attesta au procès de
béatification :
J'ai gardé le troupeau avec Pascual durant deux années et, outre que j'ai vu en lui Pascual de nombreuses vertus, j'ai remarqué qu'il était extrêmement réservé, de mœurs
très pures et serviable avec tous. Jamais je ne l'ai entendu jurer, comme le font habituellement les autres bergers, mais il louait Dieu et ses saints, spécialement la Vierge Marie. Et quand il
arrivait quelque malheur, comme la mort ou la maladie d'une bête, il n'en rendait pas moins grâces à Dieu. (284)
S'il n'abandonna jamais son troupeau pour se rendre à l'église, il n'en participait pas moins par la pensée et par le cœur à la messe qui se célébrait dans l'église voisine. Et les anges
favorisaient de façon étonnante sa piété eucharistique : un jour où la cloche de la paroisse annonçait l'élévation, un ange lui apparut, qui présentait l'hostie à son adoration. Une autre fois,
il vit des anges soutenir un ostensoir renfermant une hostie éblouissante de blancheur. Signes précurseurs de sa profonde dévotion eucharistique, et de sa vocation particulière d'adorateur et
d'apôtre du Saint Sacrement. La légende dit aussi que les anges lui apprirent à lire - car il souhaitait méditer les vies des saints - et à écrire. De fait, sans avoir jamais fréquenté ni maître
ni école, il sut assez tôt lire couramment et écrire fort convenablement, mais peut-être le dut-il à sa vive intelligence et à son sens aigu de l'observation. Devenu frère convers franciscain, il
étonna ses contemporains par les manifestations extraordinaires de sa vie intérieure - lévitations spectaculaires, accompagnées parfois de phénomènes lumineux -, par ses charismes de lecture des
cœurs, de prophétie et de guérison, mais plus encore par ses éminentes vertus, qui lui valurent d'être canonisé en 1691.
source: http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/ref-17.html